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Affichage des articles du 2010

Kozokotoshi

A l'instant où nous nous apprêtons à faire nos voeux, le passage de l'année est toujours propice à un bilan, même si le 31 décembre a un côté somme toute artificiel. Pour nous, une année en suspend, peut-être. On croise les doigts et espère que l'année 2011 sera meilleure que la précédente...2012 devrait être le summum avant la fin du monde. Au lecteur de passage, égaré sur ces pages, Une bonne année, Et une bonne santé Eeto, de Paris

Du général au particulier, du particulier à la généralité culturelle

Il faut du temps pour faire murir certaines idées. Les pièces du puzzle se mettent en place silencieusement l'une après l'autre mais le concept n'apparaît qu'ensuite, le tableau se dévoile. De même pour la notion de différences culturelles dans le discours... Plus qu'une nomikai, il s'agit d'un repas destiné à être le point final d'une série de rencontres autour d'une activité culturelle japonaise dont je suis le seul français. De part et d'autre, des nippons vétérans de la vie en France et en face de moi les deux professeurs que l'on a sans doute placé ainsi en vis à vis pour une raison qui me reste obscure. Au cours des conversations, je surprends le regard de la professeure qui me demande soudain si je ne me dispute pas avec mon épouse... notamment en raison de différences culturelles. Le deuxième sensei semble intéressé et écoute. Sur le moment je ne sais pas quoi répondre : il s'agit avant tout de disputes courantes entre hommes et

Le coeur

Ce carnet erratique est sans doute une tentative de se livrer un peu plus au quotidien : la difficulté à avoir un enfant change sans doute et impacte nos relations avec les autres, elle joue sur notre cœur et nos émotions. J'y songeais lors d'une réunion avec des japonais de ma connaissance dans le cadre de relations franco-japonaises culturelles, une "nomikai" d'après réunion ou nous discutions autour d'une bière. Et puis à la fin de la réunion, "Tu vois, c'est le cœur du japonais qui s'exprime"  me dit-on après avoir laissé un bon pourboire sur la table. Une autre fois, au moment de partir un peu en avance par rapport au groupe, un convive me lance "la prochaine fois amenez votre femme, elle s'amusera surement... nihonjin desu kara" . J'étais toujours surpris de l'invocation du nihonjin no kokoro, toujours élevé en particularisme (est-il absent ailleurs?) et assez exclusif des "autres", notamment pour des

Etre un homme, être un père

Souvenirs d'un château de sable - le plus grand jamais vu au monde - construit avec le père. Nous avons peu joué ensemble, il était très occupé. Le quotidien au foyer était rempli avec la mère. Lui rentrait souvent tard, pour le diner. Le week-end, assez distrait et dans la lune. Ce n'est que plus tard en s'interrogeant sur les valeurs que nos parents nous avaient légués que j'ai réalisé que son comportement participerait de nos références pour le futur. L'idée de la parentalité n'est pas exempte de doutes, d'interrogations. Il me semble qu'en général les hommes ne pensent pas à la paternité et sont plutôt poussés par leurs compagnes à accepter un état possible. Mais parfois, avec le temps, les doutes surgissent et les visites aux spécialistes amènent à se poser rapidement la question du vouloir et du devenir. Ici, il y avait ce désir d'un enfant - un désir sans doute personnel, dans lequel on se projette-. Mais faut-il être un père pour être un homm

le français pour les japonais

Un jour, le livre "nihonjin no tame no furansugo" me tombe des mains (références ICI ). Le titre? Tout un programme :" le français pour les japonais". Sans en comprendre toute la substantifique moelle de l'introduction, il me semble que l'ouvrage part du présupposé de la spécificité japonaise irréductible, laquelle nécessite impérieusement une méthode adaptée (celle-ci) pour enseigner le français. Y. apprécie ce livre qui rejoint son opinion et lui permet de surmonter ses difficultés en leur trouvant une cause. Difficile de rester indifférent à ce type de discours : d'une part s'il existe une barrière, même psychologique, à l'apprentissage des langues, la prendre en compte permet de la contourner en offrant des stratégies... Mais en même temps elle conforte et renforce ces présupposés. Il existe sans doute un rapport complexe -intéressant à étudier - des japonais à la langue et l'étranger. Mais ce qui me surprend toujours est la fierté de

Sans être comptabilisée

Charlie Rouse - Merci bon Dieu - passé en boucle. Merci de quoi? Je me le demande parfois. D'être en vie. Et puis d'avoir un toit, et de quoi se nourrir. Un pas vers la résilience. Il y aurait certainement une foi personnelle, réduite à l'essentiel à développer autour de ce point. Mais que les athés et agnostiques me pardonnent, il s'agirait avant tout d'un rapport personnel de gratitude envers l'adversité avant d'être une relation avec l'Immatériel. Et surtout ne pas chercher le contexte de ce morceau. Rester dans les impressions. Lundi 31 mai au matin 9h00 - "J'ai de mauvaises nouvelles pour vous, les embryons n'ont pas tenu. Ils ne pourront pas être transférés." Avec peut-être une certaine gêne du personnel médical qui souhaite éviter un débordement (que peuvent faire les gens dans la détresse) et la question de savoir pourquoi nous n'avons pas été appelés au téléphone pour cela avant. Ce matin là, dans le transport, nous nous p