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Affichage des articles du 2013

Un ex voto dans l'assiette

Je notais tout au long de ces mois ces idées qui me traversaient quand j'avais la chance d'avoir un ordinateur sous la main. J'essayais sans doute de rattraper un ancien moi qui s'enfuyait. En reprenant ces fils, j'en détricotais certains, assez incohérents pour tomber sur les notes reportées d'un carnet noirci pendant sa venue. A présent elle redevient un souvenir évanescent, un passé irréel. Je retrouvais quelques jours plus tard, dans le sac contenant quelques livres que C m'avait donné pour faire de la place, un étui à mouchoirs. C'est dire que lorsqu'il m'avait invité  je n'avais pu retenir quelques larmes lorsque sa compagne japonaise s'était mise à préparer un tonkatsu. Le tonkatsu dont la similitude sonore avec "katsu" gagner représente un peu un ex-voto que l'on va ensuite manger. Cela rappelait tellement de souvenirs lorsque j'étais marié et essayais de réussir un concours... ***** Sa venue pour clo

Les mots du psy II

  J 'apercevais parfois le père se déstresser en jouant de façon obsessionnelle au solitaire sur le PC. Tu ne vas pas te coucher ? Vas-y toi. Alors que je m'apprêtais à parler de la mère et de son extravagance, de ses observations au téléphone sur elle, lorsque nous étions deux, "elle ne parle pas français", "elle ne fait pas d'efforts"... Le thérapeute m'interrompit. Parlez moi de votre père. De mon père, je n'avais pas grand chose à dire. Né en 45, parfait représentant de la génération de l'après-guerre : sérieux, travailleur, peu ou pas de hobbies... Je me souviens bien d'une fois où nous avions joué ensemble. Nous étions à la plage. J'étais petit. Sur l'insistance de la mère, nous fabriquerions un château de sable. Il faisait beau. Avec ce père souvent dans la lune et bien silencieux, qui n'aimait rien tant que le bateau et le bricolage, la communication passait par la mère... Je me suis demandé de tem

les mots du psy I

Pourquoi n'essayeriez vous pas les sites de rencontre ? me dit le psychiatre.  Il lui arrivait toujours de m'étonner avec ses mots en se trouvait là où je ne l'attendais pas. Il essayait de répondre à un fort sentiment de solitude et d'inutilité que je projetais. Cette solitude subie ne se vivait pas aussi bien.  Il s'agissait d'une collègue très proche. Une amie. "Dis moi. Tu commences à déconner vraiment. Il faut que tu consultes quelqu'un." Il y avait dans cette réflexion, dite sur le ton de la banalité, une résonance. Un pas que je n'aurais sans doute pu franchir s'il n'y avait pas eu ces mots. La chose s'était longtemps résumée pour moi à un cours de philosophie en terminale, ponctué par la lecture de 5 leçons sur la psychanalyse de Freud, et l'idée que la connaissance de soi ne pouvait aider. Mais au niveau où j'en étais à ne plus pouvoir faire face à quoique ce soit... Trouver un psychiatre. Un méde

Un 24 février 2013

Le corps ne suit pas vraiment, fébrile, suite à un rhume carabiné. Dans ces moments là l'esprit vagabonde, à ce qui a été et sera. Je me souviens d'un passé pas si lointain où nous étions encore deux. Puis seul depuis longtemps. La tristesse et la douleur de l'absence fait place à un peu d'aigreur... Les mots ne sont que des mots... Et des fragments retrouvés un dimanche, le 24 février 2013 : "Se voir partir ici et là" "Et seulement pour toi" "Partir pour retrouver l'essence de toi" " face à la distance et les souvenirs" "Partir pour retrouver l'essence de toi" "Possédé par la distance et les souvenirs" Que des papiers en petits morceaux adressés à toi qui ne pouvait lire le français. ****** Difficile de revenir sur ce blog qui était un cri du cœur caché...Et tentait de renouveler les limites d'une confession intime. Et difficile de  coucher ici des mots qu

Le souffle

Et l'on repousse le temps de retourner chez soi Et l'on traîne dans les rues jusqu'à ce que la nuit tombe Et s'allument les néons électriques de la ville  Où les amoureux se tiennent par la main Où les familles marchent de concert en rentrant enfin Où passent en courant les policiers en civil vers leur but bien incertain Et où s'extériorise cette impression de bombe Je tombe, soufflant sur ma foi Dans un hallelujah retentissant Ne pas penser tandis que les mains plongent dans le sandwich, le reflet de la vitre répétant toujours la même rengaine vague sur ton âme. Mais nous venions ici répète une petite voix. C'est l'inconvénient de laisser ses pas se diriger, ils reviennent toujours vers des lieux de connaissance. Un soupir dans ce souffle.

Le mail

J'ai eu bien peu de contacts depuis son départ en octobre dernier jusqu'à ce qu'elle m'envoie quelques mails il y a peu et me contacte par téléphone pour m'informer d'un retard de règles depuis cinq semaines se concluant par un test positif. Et elle me dit qu'elle ne portera pas à terme cet enfant. Après avoir réfléchi, économiquement elle ne peut l'élever. Elle va donc faire un IVG et doit s'habituer à ne jamais avoir d'enfant. C'est comme si je portais le poids d'un péché et d'une faute : comme si par ses mails et son appel téléphonique elle avait voulu subconsciemment, inconsciemment, souhaiter que je lui dise reviens avec cet enfant en devenir. Je suis triste, en colère, fataliste, dérouté, tourmenté. Je ne sais pas ce qui s'est passé là-bas, qui elle a rencontré, pourquoi n'a-t-elle pas eu de rapport protégés, pourquoi est-elle tombée enceinte aussi rapidement avec cette personne (alors que nous attendions dése

Il m'arrive de relire mon bréviaire...

Nous sommes des voyageurs en chambre... Lorsque nous sommes habités par une passion étrangère - et il faudrait définir ce sens - celle-ci s'exprime par l'effleurement d'une voyage touristique et des animations issues du terreau d'une politique culturelle en emphase. Il aura bien fallu relire Nicolas Bouvier pour le comprendre :  il y a en nous quelque chose, un je ne sais quoi, de bourgeois, attaché à la terre, à l'endroit d'où nous venons. Il y en a bien qui se brûlent les ailes ou brûlent leurs vaisseaux*. Mais le propos n'est pas ici pour eux. La ligne de séparation se clarifie. "Nous avions deux ans devant nous. Et de l'argent pour quatre mois. Le programme était vague, mais dans pareilles affaires, l'essentiel est de partir (...)"  - in Nicolas Bouvier - avant propos - l'usage du Monde. Nous n'étions pas de cette étoffe là. Il nous restait à découvrir le bois dont nous étions faits. Je refermais cet én

Et tant que mes pieds n'arrêteront pas de marcher

L'année 2012 aura effectivement été pour moi la fin d'un monde et l'expérience de choses terribles ou parfois positives. L'année 2013 commence sans but, dans l'absurdité, et je ne sais pas où me mèneront mes pieds. ***** Il est surprenant que ce soit K qui m'ait amené dans cette association caritative qui agit pendant la période des fêtes. Il y avait sans doute cette envie d'agir pour quelque chose qui traversait les époques de ma vie sans se matérialiser. Jusqu'à ce jour. Une étrange occasion. Un dimanche 23 à transporter du matériel, de la nourriture et des boissons pour la soirée. Un 24 après midi à installer la scène dans un endroit peu ordinaire. En fait, agir directement pour les autres est une bonne chose qui chatouille le corps et l'esprit... Et tant que nos pieds n'arrêterons pas de marcher... Se sentir utile à quelque chose. Donner de son temps permet de recevoir beaucoup : de l'énergie, un sentiment d