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Enfin tsui ni

ついに

 
Entre deux dossiers, K m'appelle affolée, à la suite de la lecture d'une nouvelle inquiétante concernant des violences sur la place Saint-Michel, au cri de la Syrie. Elle se pose tant de questions : du motif, des raisons, de la crainte de répétitions ailleurs...
Sans nier la réalité des faits, la rapidité de transmission de l'information rend la société anxieuse.
Tenter de remettre les choses en perspective et lui promettre de venir la chercher. Et puisse le quotidien reprendre le pas le lendemain.

Reposant le téléphone, un sms m'avertit de la mise à disposition de mon passeport, trois semaines et demi après ma demande pour remplacer le précédent document égaré et périmé.

Sept années se sont passées avant que l'occasion de revenir au Japon se présente à nouveau.
Sept années qui m'ont traversé comme des particules entrainant au loin une partie de soi même.
Ainsi, les billets sont achetés et les congés posés. Il ne manque plus que le passeport.

Et paradoxalement, l'objet Japon ne m'aura jamais paru aussi lointain depuis.Avec toutes mes incertitudes, une distanciation suffisante s'est créée pour que je me demande ce que je souhaitais y trouver.
 
*****
Et puis...

"- Vous ne prenez pas de médicaments ?
 - Euh. Non."
 - Vous n'avez pas de jumeau ? Parce que si c'est lui qui s'est présenté pour le dépôt du dossier, vous présenterez des empreintes différentes."


lance l'agent de la préfecture de police : nous venons d'essayer mes empreintes avec trois machines différentes et force est de constater qu'elles ne correspondent pas avec ce qui est enregistré dans la puce.

" Il faudra donc revenir. Nous allons annuler ce passeport et en faire un nouveau. "

*****
Finalement... il faudra attendre encore un peu.
Eeto de Paris

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